Double jeu 2006

Double jeu

 

Avec “DOUBLE JEU”, Richard Roux ne joue plus ; ou les règles ont changé.

Noirs et blancs abrupts, lignes précises, visages graves nous fixant droit dans les yeux… sous les traits appuyés du fusain, l’humain demeure au centre de la création, mais dépourvu d’artifices. Il joue franc jeu en quelque sorte ; se montre à nu. 

Et si les personnages restent jeunes, épargnés par la marche du temps, leurs photographies n’échappent pas au travail laborieux du souvenir : telles de vieux clichés déchirés, puis amoureusement réassemblés, elles revendiquent les fines cicatrices de ces « découpages et collages », ultimes vestiges d’une époque où Sylvie se demandait qu’est-ce qui fait pleurer les blondes…

Mais, rassurons-nous. Elles sont toujours là, ces filles sophistiquées qui fredonnent à notre mémoire les musiques disco des années soixante-dix, elles nous ravissent toujours avec leurs couleurs flashies et leurs regards nostalgiques cernés d’eye-liner… comme pour mieux souligner le chemin parcouru, elles témoignent des origines.

Double jeu, donc pour cette exposition en miroir ; double enjeu artistique, doubles jeunesses, qui se reflètent face à face : d’un côté l’apparente froideur du corps aux contours parfaitement délimités, de l’autre la transparence émouvante de radio/graphies pénétrant au cœur de l’âme. 
Une âme que ce passionné de portraits n’a pas perdue, mais affinée. Refusant l’indulgence de l’estompage, il affirme les contrastes et nous dévoile une étonnante facette de son talent, nous révèle une nouvelle sensibilité, un nouveau “je” qui nous renvoie à nos propres images du passé.
En blanc et noir, parions que Richard nous fera partager ses rêves, “ces petits riens ces petits tout qui font de nous des gens debout…”

Françoise LAURENT - Mars 2006

R. Roux Jude noir et blanc

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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