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Constellations 2012

Constellations

Stars montantes ou déclinantes, stars disparues ou gommées des mémoires, simples amis inconnus du public mais tendrement aimés…  pour eux tous, Richard ranime la flamme.

Portraits encore. Camaïeux toujours. Teintes chaudes, cette fois, comme pour mieux révéler la part unique et sublime de chacun. Sa luminosité. Son … immortalité ?

 Nulle trace de nostalgie dans l’exposition de ces visages.

Rien que du souvenir.

Positif.

Sans l’ombre d’un regret.

Rien que la joie, pour l’artiste, d’avoir grandi au  rayonnement de ces idoles, de ces copains, rien que l’énergie qu’ils lui ont transmise et qui demeure, année après années,  si vive, incandescente… une galerie de portraits qui éclate telle un feu d’artifice : un fervent merci !

Hommage aux personnes, hommage, aussi, à l’univers culturel des « sixties » au travers duquel Richard s’est forgé : le pop art, les sérigraphies flashies d’Andy Warhol, les photos provocantes de Jean-Marie Périer dans « Salut les copains »… avide de liberté, le monde explosait au cœur du conformisme de l’époque.

 Jaune ! Orange ! Rouge ! De la lueur scintillante au volcan tumultueux, les aplats de couleur éclatent sur le papier blanc. Un papier sans entraves, papier « libre » où le  blanc ne reflète pas l’absence, mais l’espace à conquérir, envahissant parfois les visages comme l’eau d’un fleuve s’étalerait sur des terres pour les fertiliser.

 Blanc, jaune, orange, rouge…  et du noir. Présent. Incisif. Revendiquant sa place, le noir s’impose en élément de discours, il suggère les zones d’ombre de chacun et, par contraste, en accentue les aspects lumineux. Un rappel de la « figuration libre » apparue dans les années 80 ? Années plus sombres que les sixties… la futilité se perdait, l’humour virait cynique.Fidèle à ses premières amours, Richard n’en garde pas moins les yeux ouverts sur les courants qui ont suivi, témoins vibrants de l’évolution du monde.

 Pas de retouches, de repentirs. L’artiste joue « franc jeu ». Sans retour en arrière, il se jette à l’encre, porté par le geste, serein. Généreux.  Et si le hasard œuvre parfois, sous forme de coulées, de taches, s’il nous invite à y voir une larme, une goutte de sang ou un éclat de rire… qu’importe ! L’encre translucide prolonge le mouvement… et peut-être l’intention cachée.

 Comment ne pas réagir face à certaines de ces icônes, réveillées par surprise ? Martine Carol, Gloria Graham, Jacqueline François, Danielle Darrieux… autant de chanteuses ou d’actrices dont l’existence s’était dissoute, empoussiérée par le temps, étoiles filantes à qui le pinceau de l’artiste redonne vie, intensément. Une forme de reconnaissance ?

 Au-delà de la « représentation », Richard nous entraine dans un face à face avec l’Individu, l’être unique qui flamboie en chacun d’entre nous. Pour toujours. Sans réserve, il célèbre son inconditionnel attachement à ces femmes, ces hommes, gravés dans son histoire… il nous offre son  firmament : le meilleur de l’humanité.

 Françoise LAURENT - 2012

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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